décembre 03, 2015
Mes films du vikend ! Il y en a eu 5 : Les bêtises de Alice et Rose Philippon Caprice de Emmanuel Mouret Le talent de mes amis (que j'ai revu) de Alex Lutz Man up (anglais) de Ben Palmer With this ring (américain) de Nzingha Stewart J'ai essayé de suivre James Bond et les Matares mais j'ai vite décroché...
Je disais donc mes films du weekend, j'en ai vu 6 en fait avec Toute Première fois de Noémie Saglio et Maxime Govare !! Ah non 7 avec Top Five de Chris Rock !!! Gosh je ne m'étais même pas rendu compte que j'en avais vu autant. En même temps ne suis pas la ménagère de - de 50 ans type ?
Bref 7 films 7 histoires complètement différentes et pourtant une résonance de chacune d'entre elles à une situation, une période, une réflexion de mon monde. C'est ce que j'aime dans le cinéma, ce côté miroir, comme s'il m'était donné de revoir des séquences de ma vie sur scène et alors je pouvais analyser au mieux la situation. Et c'est pour ça que j'aime d'autant plus les films français et anglais car ils sont vrais, simples et réalistes. Les productions à l'américain c'est trop surfait, conte de fée pour moi, c'est un rythme trop rapide à l'américaine quoi !
Le français est plus lent et moins prévisible je trouve. C'est une histoire de couple ou de famille, d'amis, de vie et ça ressemble à notre couple, notre famille, nos amis, à la vie (la mienne en tout cas). Cela au delà de la couleur, de la position sociale parce que finalement, un homme, une femme grand, petit, noir, jaune, maigre, gros, riche, pauvre, bref une femme un homme restent des êtres humains avec des sentiments point. Je pourrais me dire que le cinéma afro me correspondrait plus ou mieux mais il est tellement américain que j'ai du mal moi à me retrouver dedans. Il ne match pas avec ma vie, mes repères, ma société. Idem pour les séries, bien que j'aime cette idée de mise en avant de la communauté afro dans le paysage audiovisuel, je ne trouve pas Empire ou Scandal édifiants. J'ai décroché je n'arrive pas à m'identifier, un personnage comme celui de the Good Wife me parle plus qu Olivia Pope. C'est grave docteur ? Serions nous face à un exemple type d'aliénation? Bon j'ai tout de même aimé Dope et Dear White People mais peut être pas pour les bonnes raisons ?
Je crois, je suis même sûre d'une chose c'est que l'on ne se lève pas avec une joie africaine ou une fatigue chinoise on se lève reposée ou claquée d'une mauvaise nuit de sommeil non !? Donc aussi paradoxal que cela puisse paraître je nous ai retrouvé mon mari et moi dans Caprice, et pourtant mon personnage est joué par Virginie Efira !!! Vous serez d'accord avec moi pour dire que nous avons des beautés bien différentes LOL. Toutefois voilà une femme en couple avec un homme et c'est juste de cela qui s'agit. J'ai beaucoup aimé le film bien que leeeeeennnnnt à souhait peut être même répétitif sur certains aspects. Mais c’est cette lenteur voulue ou non, cette redondance qui faisaient parfaitement écho à l évolution dans le temps du cheminement amoureux et cérébrale du/et dans une histoire à deux.
Nous avons eu notre "Caprice" (à un degré moindre) mon mari et moi. Et la situation comme dans le film se répétait comme pour permettre un nouveau dénouement ou de prendre la bonne décision. Cet Izanami rappelle ces carrefours qui se répètent à certaines périodes de la vie. Il était étonnant de voir comme la gaucherie du personnage masculin agacé au plus haut point mon époux (oui je lui ai mis). Et plus saisissant encore, c'était la scène d'échange entre les deux femmes on aurait dit que je l'avais écrite elle était d'un réalisme tel qu'elle en fut magique. Comme quoi les pestes dans la vie ou au cinéma sont bien toutes les mêmes !! Ce film résumera en 1h30 ce qu'il m'a fallu pendant des heures et sans succès, tenter d'expliquer à mon époux. Bref un bon film que je conseille de regarder en couple !! Je les conseils tous d'ailleurs parce que chacun m'a apporté ou ouvert les yeux quant à des habitudes, des craintes ou des positionnements, pris et/ou à éviter pour évoluer.
Je me pose toutefois la question de savoir pourquoi j'ai été touchée et le suis généralement par des personnages qui à première vue ne devraient pas être des modèles d'identification. Et qu'à contrario des rôles comme Olivia MaryJane etc ne me parlent pas ? Je ne crois pas qu'il soit question d'aliénation ou formatage mais plutôt de différences culturelles, de société et de codes. Je crois que les idées véhiculaient dans ses séries comme dans les films afro-américains en générale soit ne me correspondent pas ou alors ne font pas écho à la vie telle que je la connais et la vis tout simplement. C'est peut être aussi parce que j'associe aux States, l'illusion, un côté fake life, que le processus d'identification ne s'opère pas.
Je sais toutefois qu'il n'est pas irréaliste de voir des noirs(es) réussir et ce même sans l'argent de la drogue hein! Mais j'aimerai alors qu'ils ou elles ne soient pas si éloignés de mon monde. Il y a eu une scène dans With the ring pendant laquelle Jill Scott et ses amies lors d'un voyage d'affaires pour son blog (ou journal) se retrouvent autour de la piscine de l’hôtel. Et bien pendant quelques instants j'ai pensé aux photos de voyage de Fatou et Danielle sur instagram. Je me dis alors que c'est plausible et donc possible. Je n'ai pas tout vu en terme de cinéma afro peut être aurai-je de belles surprises en creusant un peu plus. Mais je l'avoue que c'est plutôt à cela que j'aspire, un cinéma afro français ou franco africain. Parce qu'alors il serait plus en adéquation avec mes modèles et mon métissage culturel. Il parlerait réellement de moi, de nous, nos vies, nos richesses, de la réussite, des obstacles, des claques mais aussi des joies. Il ne serait pas seulement rêveur mais aussi prometteur. Et je crois qu'un Bande de filles ou un film comme Samba étaient un peu le début de tout ça, en beaucoup moins glam c'est vrai. Néanmoins j'ai hâte! Hâte de voir davantage de films et de séries de ce type là et pourquoi pas une Brown Sugar Day à la française !?